Blattes ou cafards : c’est la même chose ?
Allons droit au but : oui, le cafard et la blatte sont deux mots désignants le même insecte. Détaillons cela un peu : le terme blattes est l’expression technique et scientifique, généralement utilisé par les professionnels de la désinsectisation. On va pouvoir parler de blatte germanique, blatte américaine, blatte orientale… De l’autre côté, le mot cafard est quand à lui le nom commun courant, celui utilisé dans la vie de tous les jours par le grand public. Donc, pour résumer :
Une blatte, c’est un cafard, un cafard c’est une blatte.
Pour approfondir, voici même le détail étymologique de nos deux termes à l’étude :
- Blatte : nom scientifique, issu directement du latin Blatte, utilisé en biologie, dans les textes règlementaires ou encore dans le secteur professionnel.
- Cafard : terme vernaculaire, plus courant en français, issu du mot arabe Kafir, au sens péjoratif et s’étant inscrit dans la langue
Quelles espèces de blattes (ou cafards) trouve-t-on en France ?
Si le terme désigne le même insecte, reste qu’au sein des populations de blattes (ou de cafards donc) il existe une énorme diversité d’individus. Au niveau mondial, il existe ainsi plus de 4 500 espèces de blattes. Impressionnant, à première vue, mais ce panel n’est pas pour autant représentatif de la réalité sur le terrain. Dans les faits, en France, on ne rencontre réellement que trois grandes espèces de blattes : les germaniques, les orientales et les américaines. Découvrons les ensembles.
Les principales espèces de blattes en Europe
| Nom commun | Nom scientifique | Taille | Couleur | Lieux de prédilection |
|---|---|---|---|---|
| Blatte germanique | Blattella germanica | 1 à 1,5 cm | Brun clair | Cuisines, électroménager, fentes chaudes |
| Blatte orientale | Blatta orientalis | 2 à 2,5 cm | Noir/brun foncé | Sous-sols, caves, gaines techniques |
| Blatte américaine | Periplaneta americana | 3 à 4 cm | Rouge brun | Rare en France, mais présente dans les ports ou lieux tropicaux |
Les plus fréquents dans les habitations sont les cafards germaniques, surtout dans les immeubles chauffés, les restaurants, les cuisines collectives ou les logements anciens. Les deux autres types de blattes sont moins fréquentes dans l’Hexagone, et se trouvent de manière plus fréquente dans les territoires d’Outre Mer.
Comment reconnaître une infestation de blattes ?
Vous êtes désormais presque incollables sur la (non) différence entre blatte et cafard, et vous connaissez même les principales espèces d’insectes présentes en France. Reste maintenant à savoir comment identifier une infestation de cafards dans votre logement. Car, bien que leurs colonies puissent êtres massives, l’insecte est nocturne et cherche la discrétion. Il faut donc avoir l’oeil, et savoir quoi regarder pour pouvoir repérer rapidement les premiers signes.
1. Présence d’insectes vivants
- Le plus évident : vous voyez un insecte brun qui court vite, souvent en soirée ou quand la lumière est allumée brusquement.
- Si vous en voyez en journée, c’est souvent que la colonie est déjà bien développée.
2. Excréments caractéristiques
- Petits points noirs semblables à du marc de café, souvent le long des murs, à l’arrière des appareils ou dans les tiroirs.
- Les déjections sont un signe d’activité régulier, même si vous ne voyez pas l’insecte.
3. Oothèques (poches à œufs)
- Les femelles pondent des oothèques, petites capsules brunes contenant jusqu’à 40 œufs.
- On peut les retrouver derrière les meubles, les plinthes, ou même collées aux murs.
4. Odeur désagréable et tenace
- Les blattes dégagent une phéromone spécifique : une odeur acide, rance ou moisie, qui devient plus forte en cas d’infestation importante.
- Cette odeur peut imprégner le linge, les tiroirs, voire la nourriture.
5. Traces de mues
- Les jeunes cafards muent plusieurs fois : vous pouvez trouver des peaux d’insectes translucides sur les zones de passage.
Où les blattes se cachent-elles ?
Mais si les blattes sont très discrètes, elles restent malgré tout présentes au sein de votre logement. La question est : où se trouvent-elles ? Il faut savoir que les blattes fuient la lumière et recherchent la chaleur, l’humidité et les recoins étroits. En partant de cette base, voici où chercher pour débusquer les cafards présents dans votre bâtiment :
- derrière les frigos, micro-ondes, fours,
- dans les fissures des murs ou sols,
- sous les éviers, dans les gaines techniques,
- dans les moteurs d’appareils électroménagers,
- dans les boîtes en carton ou papiers empilés.
Pour savoir si les potentiels insectes présents dans ces endroits sont des blattes, voici comment les reconnaître : ils très plats, marrons ou orange sombre, capables de se glisser dans des espaces de moins de 2 mm.
Quels sont les risques liés à une infestation de cafards ?
Et si vous avez des blattes dans votre domicile, ne prenez pas l’infestation à la légère. Au delà de l’aspect répugnant que peut représenter l’insecte, il faut bien prendre en compte les risques sanitaires et l’impact potentiel sur la santé des habitants que représente le nuisible. Faisons le tour de la menace.
Risques sanitaires
Oui, les blattes sont reconnues comme vecteurs de maladies. En consommant des aliments destinés aux humains ou aux animaux, ou bien en se déplaçants sur les espaces tels que les meubles de cuisine ou de salle de bain, elles peuvent transmettre :
- des bactéries (salmonelle, E. coli),
- des champignons,
- des virus (plus rarement).
Elles contaminent les surfaces par leurs pattes, leurs excréments ou leur salive, surtout dans les lieux de préparation alimentaire.
Allergies et problèmes respiratoires
Autre risque posé par les cafards : le déclenchement de réactions cutanées ou respiratoires. Leurs déjections et peaux mortes sont à l’origine de nombreuses réactions allergiques, surtout chez les enfants et les personnes asthmatiques. Il est important de savoir que ces réactions peuvent êtres déclenchées aussi, dans une moindre mesure, chez des personnes sensibles mais sans allergies déclarées.
Conséquences psychologiques
Et puis, comme de nombreux nuisibles, la présence de cafards dans votre logement peut aussi être à l’origine d’une fatigue mentale. Car, il ne faut jamais le nier, des insectes qui s’invitent dans votre maison peuvent très vite vous pourrir la vie. De manière générale, pour les personnes touchées nous font part des impacts suivants sur leur quotidien :
- de l’insomnie,
- du stress,
- un isolement social lié à une certaine gêne,
- un sentiment de honte (injustifié, car cela ne dépend pas toujours de l’hygiène).
Cafards = manque d’hygiène ? Pas toujours.
Eh oui ! Contrairement à une idée reçue, les cafards ne sont pas attirés uniquement par la saleté. Ils cherchent avant tout de la chaleur, de l’humidité, des recoins abrités… et un peu de nourriture. Donc, pour faire simple, votre maison ou votre appartement peut être le plus propre du monde, et malgré tout être impacté par une infestation de cafards. Un domicile propre peut donc être touché, car :
- il se situe dans un immeuble contaminé,
- il y a une fuite d’eau ou de la condensation,
- le voisinage est touché.
- une zone de déchets est à proximité
Et puis, n’oublions pas, les cafards se déplacent par les gaines, les tuyaux, les murs creux, les colonnes électriques… Alors en cas de cafards, il faut agir, certes, mais surtout ne pas se sentir honteux. Ces insectes peuvent toucher n’importe quel domicile, sans distinction concernant votre hygiène.
Que faire en cas d’infestation ?
Et si vous êtes touchés par une infestation de cafards, il est essentiel d’agir. Cafards ou blattes, peu importe le nom, le risque n’est pas à prendre à la légère. Mais que faire si vous détectez la présence de ces insectes au sein de votre maison ? Allez, suivez le guide, Interventions Nuisibles vous explique tout.
Ce qu’il ne faut pas faire :
Avant toute chose, gardez en tête que certains réflexes sont à bannir pour éviter d’aggraver la situation. Si vous trouvez des cafards dans votre logement, voici les gestes à ne surtout pas faire :
- Ne vous contentez pas de produits en grande surface : ils dérangent les colonies sans les éliminer.
- Ne bouchez pas les trous sans traitement : vous risquez de les déplacer ailleurs dans l’habitat.
- Ne jetez pas immédiatement les meubles : la source est souvent ailleurs.
Ce qu’il faut faire :
Par contre, vous pouvez actionner certains leviers pour mettre fin à l’infestation. Et faites le vite : les blattes développent leurs colonies à grande vitesse, il ne faut donc pas perdre de temps. En cas de doute, faites appel à une entreprise pour un diagnostic complet de votre logement, afin de confirmer ou d’infirmer la présence de cafards. Si celle-ci se confirme, voici les bons gestes à garder en tête :
- Identifier les zones de passage avec des pièges collants.
- Limiter les sources de nourriture : nettoyez, emballez, couvrez.
- Faire appel à une entreprise de désinsectisation professionnelle.
- Traitement par gel insecticide (borax ou fipronil),
- Traitement fumigène ou thermique si nécessaire,
- Plan de suivi pour éviter la réinfestation.
Comment prévenir une infestation de blattes ?
Mais les cafards ne sont pas une fatalité : il est possible de prévenir l’infestation, au travers de quelques astuces. Bien qu’il soit impossible de garantir un risque 0 absolu, ces conseils peuvent tout de même largement faire reculer la menace, jsuqu’à la rendre même négligeable. Voici donc les quelques bons gestes à adopter :
- Nettoyez régulièrement les zones sensibles (arrière électroménager, plinthes, dessous d’évier),
- Jetez les cartons dès que possible,
- Évitez les accumulations de nourriture ou de vaisselle sale la nuit,
- Bouchez les fissures, aérations non protégées, entrées de gaine,
- Installez des pièges de détection en prévention (gel collant sans insecticide),
- En cas de doute, faites appel à une entreprise pour un diagnostic.
Et voilà ! Vous pouvez maintenant dire s’il faut dire cafards ou blattes, et même comment les détecter et comment agir !
